À l’issue de la dernière séance du conseil municipal de 2016, l’élu de l’extrême droite a présenté, au nom de son parti, un vœu tendant à l’approbation d’une charte intitulée : « Ma commune sans migrants », engageant chaque commune à s’opposer à la venue de migrants sur son territoire. Nous nous réjouissons que ce vœu ait été rejeté à une écrasante majorité par le conseil municipal.
Un tel vœu est en effet une insulte à l’histoire de notre pays et de notre commune. On pouvait lire dans la Constitution de 1793 que : « Tout étranger âgé de 21 ans, domicilié en France, qui y vit de son travail, ou acquiert une propriété ou épouse une française ou adopte un enfant ou nourrit un vieillard et jugé par le corps législatif d’avoir bien mérité de l’humanité, est admis à l’exercice des droits des citoyens français. »
Les uns fuient la guerre de Syrie, du Soudan ou d’Erythrée, d’autres fuient la famine. Ils sont chrétiens, musulmans, yézidi ou athées. Certains, en Europe, fuient la crise économique.
Bien sûr il faut des garanties sur le parcours de ces réfugiés et sur leur volonté d'intégrer notre pays. Mais comment peut-on croire que la grande majorité de ces hommes, de ces femmes et de ces enfants viendraient chez par choix délibéré quand on sait que trois-mille-six-cent d'entre eux sont morts noyés dans la Méditerranée depuis le début de l'année. Il n’y a pas lieu de les traiter comme des pestiférés.
Malheureusement tout est bon jusqu’à l'ignominie pour capter des voix.
« Le patriotisme, c’est l’amour des siens, le nationalisme, c’est la haine de l’autre », disait Romain Gary. La pensée de l’extrême droite est à cet égard moyenâgeuse. Elle va à l’encontre de ce qui fait pour nous la qualité principale de l’homme, l’humanisme.